Un hôpital condamné par la CNIL portugaise à une amende de 400 000 €
Le CNPD, homologue portugais de la CNIL, a prononcé à l’encontre de l’Hôpital Barreiro-Montijo une amende de 400 000 € pour non-respect du Règlement Européen (UE) 2016-679 sur la Protection des Données.
Ce qu’il faut retenir : Le CNPD (Comissão Nacional de Proteção de Dados), homologue portugais de la CNIL, a prononcé à l’encontre de l’Hôpital Barreiro-Montijo une amende de 400 000 € pour non-respect du Règlement Européen (UE) 2016-679 sur la Protection des Données.
Il s’agit de la première sanction financière prise depuis l’entrée en application du RGPD contre un établissement de santé.
Pour approfondir : Le CNPD a constaté que la politique d’accès aux bases de données des patients de l’hôpital ne respectait pas les exigences de la réglementation. En effet, en juin 2018, l’ordre des médecins avait alerté le CNPD sur de nombreuses non-conformités.
Les manquements relevés étaient divers : accès réservés en principe aux médecins utilisés par des personnels administratifs, comptes des médecins ayant quitté l’établissement toujours actifs (985 comptes versus 296 médecins en poste…), mauvaise gestion des habilitations, et faiblesses du système d’habilitation révélées à l’occasion de la création d’un compte test par les services du CNPD.
Les arguments avancés par l’établissement de soins pour tenter d’échapper à sa responsabilité n’étaient pas très convaincants. Il a d’abord tenté de se dédouaner en invoquant le fait que le ministère de la santé portugais fixait les règles relatives aux données de santé. Il a ensuite invoqué l’absence de transposition du RGPD dans la loi nationale, puis l’absence de moyens informatiques dont dispose l’hôpital pour gérer le système d’habilitation. Or, faut-il le rappeler, un règlement européen est d’application directe sur tout le territoire de l’Union européenne sans qu’il soit besoin de le transposer. Enfin, il est apparu, à l’occasion du contrôle, que l’outil informatique de l’établissement permettait une parfaite gestion des habilitations.
Le CNPD a donc retenu des manquements graves au RGPD : violation des principes d’intégrité et de confidentialité des données, violation du principe de minimisation de l’accès aux données et absence de garantie de l’intégrité des données. Pour ces infractions, l’autorité de contrôle a condamné le Centre Hospitalier, responsable de traitement, à deux amendes de 150 000 euros et une troisième de 100 000 euros, soit au total 400 000 €.
L’établissement de soins a annoncé avoir interjeté appel de la décision. Affaire à suivre…
A rapprocher : Guide pratique sur la protection des données à destination des médecins libéraux