Communiqué de presse du 25 avril 2018
Dans un communiqué de presse du 25 avril 2018, La Commission européenne expose son approche et ses lignes directrices pour favoriser l’introduction et le développement de l’Intelligence Artificielle à tous les niveaux, aussi bien dans les PME que dans les grandes entreprises.
Ce qu’il faut retenir : Dans un communiqué de presse du 25 avril 2018, La Commission européenne expose son approche et ses lignes directrices pour favoriser l’introduction et le développement de l’Intelligence Artificielle à tous les niveaux, aussi bien dans les PME que dans les grandes entreprises.
Pour approfondir : L’intelligence artificielle (IA) n’a de cesse de se développer ces dernières années.
Les effets potentiels de cette technologie sont importants et peuvent concerner de nombreux secteurs, notamment la médecine, l’agriculture, l’industrie, l’environnement ou encore la cybersécurité.
Plusieurs nations investissent déjà massivement dans la recherche sur l’intelligence artificielle, espérant même construire une société reposant essentiellement sur cette technologie, comme la Chine et les États-Unis.
Devant cette future révolution et pour n’accuser aucun retard, la Commission européenne a fait le choix de ne pas rester passive. Elle a donc pris l’initiative de définir quelle sera sa politique en matière d’intelligence artificielle. Dans un communiqué de presse du 25 avril 2018, elle expose son approche et ses lignes directrices pour favoriser l’introduction et le développement de cette technologie à tous les niveaux, aussi bien dans les PME que dans les grandes entreprises.
L’ambition affichée par la Commission est claire : l’intelligence artificielle est une ressource stratégique capable de transformer la société et, dès lors, l’Union Européenne doit investir dans cette technologie pour en développer la prochaine génération et lui donner des applications concrètes.
Parallèlement à cette volonté de compétitivité, la Commission souhaite que ce développement s’accompagne d’un encadrement éthique et juridique approprié. Retour sur les principales annonces de la Commission.
Le premier message des commissaires est de renforcer les investissements de la part des secteurs public et privé dans l’IA. L’objectif est d’atteindre un montant d’investissement d’au moins 20 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2020. Ces fonds permettront le financement des différents projets de recherche fondamentale et d’amélioration des résultats technologies de l’IA. Dans le même temps, la Commission entend établir des « centres d’excellence en IA » à travers toute l’Europe, pour stimuler la collaboration et le travail en réseau dans la recherche et les projets conjoints sur le sujet.
Le Commission européenne souhaite également offrir des conseils et rendre accessible les derniers algorithmes et le savoir-faire à tous les utilisateurs potentiels, y compris les PME, par le biais d’une plateforme européenne d’ « IA à la demande ». Le but est d’encourager l’adoption de l’IA à tous les niveaux.
Pour accompagner cela, elle évoque aussi la création d’un réseau de pôles d’innovation numérique dédiés aux essais et expérimentations, et de plateformes de données industrielles contenant des données de qualité pour exploiter le potentiel des IA. Les pôles d’innovation permettront aux PME de demander l’utilisation d’une IA pour améliorer la qualité de leurs produits et services. L’idée est de construire un écosystème local capable de soutenir les entreprises d’une région.
La deuxième annonce vise à préparer le monde professionnel aux changements socio-économiques provoqués par l’IA. Les Européens doivent pouvoir acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour maîtriser les nouvelles technologies à venir. Pour ce faire, la Commission encourage la mise en place de programmes nationaux pour proposer ces formations. Des « secteurs pilotes » ont déjà été sélectionnés pour définir les compétences nécessaires et les lacunes à combler dans leur domaine, ce qui permettra d’établir une stratégie européenne commune et d’élaborer des programmes d’études adaptés.
La Commission européenne annonce que les étudiants et jeunes diplômés bénéficieront d’opportunités de stages à l’étranger pour acquérir une expérience numérique en entreprise, en particulier dans les secteurs déficitaires, et pour renforcer leurs compétences en matière de nouvelles technologies. Les États-membres devront aussi élaborer des stratégies nationales en matière d’apprentissage des compétences numériques et créer des coalitions nationales pour les mettre en œuvre.
À ce titre, les entreprises spécialisées dans le secteur des NTIC seront encouragées à faire des partenariats avec le monde éducatif, pour créer des programmes orientés vers l’IA.
Enfin, la troisième orientation de la Commission européenne consiste à mettre en place un cadre éthique et juridique approprié pour l’IA. Consciente de l’importance des algorithmes dans la vie quotidienne des citoyens, elle souhaite adopter des lignes directrices en matière d’éthique d’ici la fin de l’année, élaborées sur la base de la charte des droits fondamentaux de l’UE. Les lignes directrices aborderont notamment la transparence des algorithmes, l’avenir du travail, l’équité, la sécurité, l’inclusion sociale, et l’impact sur les droits fondamentaux, dont le respect à la vie privée, la dignité, la protection des consommateurs et la non-discrimination.
Sur le plan juridique, la Commission européenne annonce qu’il est prévu la publication d’orientations interprétatives pour clarifier les notions de la directive de 1985 relatives à la responsabilité du fait de produits défectueux. Ces orientations se présenteront sous l’angle des nouvelles technologies numériques, en tenant compte de l’intégration de l’IA dans les produits.
L’entrée en application du RGPD le 25 mai prochain aura également un impact sur l’utilisation de l’IA, en raison des dispositions visant la prise de décision fondée sur un traitement automatisé, notamment le profilage.
A rapprocher : Communiqué de presse de la Commission européenne du 25 avril 2018