La Chine a testé sa monnaie numérique dans ces 4 villes (Shenzhen, Chengdu, Suzhou et Xiong’an) et a désormais sa propre monnaie virtuelle.
Après 6 années de travaux préparatoires, la Banque centrale chinoise (Banque populaire de la Chine) a enfin entamé des tests de sa monnaie numérique en juillet 2020.
Ce programme pilote est réalisé avec l’appui des 4 grandes banques d’Etat (ICBC, Bank of China, Agriculture Bank of China, China Construction Bank).
Les premiers tests de cette monnaie numérique souveraine ont été annoncés officiellement le 8 juillet par le géant du VTC chinois Didi Chuxing (équivalent d’Uber en Chine) et la Banque centrale chinoise.
L’objectif du gouvernement chinois est de fournir un moyen de paiement plus sécurisé que le liquide ou les paiements électroniques existants.
La monnaie virtuelle n’est pas une cryptomonnaie décentralisée comme le Bitcoin. Au contraire, cette monnaie est émise de manière traditionnelle par la Banque centrale, sous forme purement numérique.
Rien de très nouveau à première vue pour centaines de millions de Chinois qui utilisent chaque jour les solutions de paiement via des applications mobiles comme Alipay ou WeChat Pay, qui représentent déjà 16% du PIB.
Les cryptomonnaies, Bitcoin et Ethereum en tête, y ont rencontré un certain succès avant que leur usage ne soit restreint par les autorités.
Dans ces deux cas de paiements virtuels, les transactions échappent en partie au contrôle du gouvernement chinois, ce qui explique également sa volonté de mettre en place une cryptomonnaie d’État, le « Yuan virtuel », qui n’a pas encore de nom officiel, est connue sous les initiales « DCEP » pour « Digital currency/electronic payment ».
Le Yuan virtuel permettra également à la Banque centrale chinoise de mieux contrôler le marché des paiements, qui est actuellement dominé par des entreprises du secteur privé telles que Alibaba et Tencent.
La Banque centrale chinoise met en avant que le Yuan virtuel a un cours légal et ne peut être refusé, contrairement aux autres cryptomonnaies que la Chine a toujours considérées comme des produits de spéculation ou un moyen illégal de sortir des capitaux de Chine.
Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque centrale du Canada et, depuis 2013, gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre, estime que cette voie technologique pourrait être une solution pour contrecarrer la puissance du dollar.
À terme, le Yuan virtuel pourrait constituer une alternative au dollar pour les paiements internationaux, même si ce point divise les spécialistes.
Des analystes américains redoutent également que l’Iran et d’autres États ne l’utilisent pour échapper aux sanctions de Washington.
Un test à plus grande échelle devrait avoir lieu lors des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, en 2022.